Le : 15/12/2024
Nos articles
L’art de la parenthèse ou se concentrer sur le positif n’est-ce pas nier la réalité ?
Cette newsletter a 13 ans (youyous et cotillons !) et je ne vais pas vous mentir, trouver des actualités intéressantes ET positives relève du challenge !
J’étais bénévole à Colibris (ils sont en pleine campagne d’appel à dons) et mon ami Cyril Dion (coucou Cyril) me propose de faire une veille
mensuelle sur les initiatives positives du monde et de lui envoyer. Il n’a pas
le temps et je lui donne du mien (c’est le principe du bénévolat me direz-vous).
La newsletter de Positive Effect est née !
La parenthèse, un exode
Le point de départ est un constat : relayer les
mauvaises nouvelles, les chiffres alarmants et faire écho aux rapports scientifiques
pour bousculer les consciences et fédérer autour de grandes causes communes et
humanistes et bien justement ça ne marche pas ! Trop d’infos qui minent le
moral, qui sont parfois compliquées à comprendre et qui ne font qu’accentuer un
sentiment d’impuissance. Après la « fatigue informationnelle », les
français sont désormais de plus en plus nombreux à faire un véritable « exode
informationnel » (lire cette dernière étude : L'exode
informationnel - Fondation Jean-Jaurès). Du trop, on passe volontairement au
rien (ou plutôt au peu filtré).
La parenthèse, une bulle de protection
Personnellement, je me retrouve pleinement dans cette description.
Notre bêtise collective m’attriste, notre gâchis universalisé me
désole, notre violence masculinisée me révolte… on pourrait tellement faire
bien, faire mieux, faire plus juste, essayer d’être un peu plus humain en fait.
Des humains qui tentent d’être sur terre avec les autres, de protéger, d’enchanter,
de nourrir, de savourer, d’aider, de rire, de planter. Pour ça, pas grand-chose
je pense : se poser des questions (tout le temps et sur tout) et du
courage pour faire différemment, pour oser dire non (bon j’avoue cet ingrédient là,
il n’est pas tous les jours à porter de main). Alors on coupe, on met des parenthèses,
on construit des bulles, on se protège.
La parenthèse, bouclier à la réalité
Pourtant la réalité est là : - le changement climatique
se renforce et fait basculer des vies dans le cauchemar (inondations, cyclones,
sécheresses, etc.), nos actions court terme ont des conséquences sur notre génération
mais aussi les suivantes (pollutions des sols, des nappes, des océans, etc.) ;
- la perte de liens nous enferme et pousse des millions de gens à se
radicaliser (du côté obscur de la force) pour épancher leur soif d’appartenir à
un groupe ; - notre capacité à innover et à créer nous rend fainéant et malade
(impacts sur la santé mentale, l’estime de soi, mal-être chez les adolescents
ET les adultes, etc.).
Alors, n’est-ce pas nier le réel que de se focaliser sur le
positif, la goutte d’eau face à l’immense incendie ?
Peut-être un peu oui. Comme j’aime le dire, c’est peut être ridicule, dérisoire mais c’est nécessaire.
La parenthèse, un espace désirable
C’est notre capacité à faire qui
nous rend heureux, notre capacité à nous mettre en lien, notre capacité à coopérer
et notre capacité à rêver aussi à travers des nouveaux récits. Des récits d’ailleurs
qui n’ont sont plus nouveaux soyons honnêtes, ils sont en marche, ils s’incarnent
et se vivent par de nombreuses personnes dans de nombreux domaines.
Alors même si la tentation peut être grande de tout couper,
sous couvert de protection, de s’éloigner, de ne plus se confronter, de ne plus
débattre pour ne plus s’épuiser, je crois qu’il est au contraire encore plus
temps de trouver de la ressource ensemble, des espaces réels ou virtuels collectifs,
des petits moments de réconfort, des bulles d’humanité, des parenthèses…
Sébastien et moi, nous vous souhaitons une belle parenthèse pour ces fêtes de fin d’année.