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Le : 10/10/2012

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Tous cobayes ! OGM, pesticides, produits chimiques

Résumé de l’ouvrage :

Après le retentissement médiatique de l’étude de Gilles-Eric Séralini publiée en octobre 2012 (1), il est toujours intéressant de lire par soi-même ce livre qui reprend l’ensemble de l’étude et éclaire sur le monde de la recherche vu de l’intérieur. Un ouvrage très sérieux, un « cri du cœur » fourni d’explications et de références à de nombreuses études. Quelque soit son opinion personnelle, l’ouvrage nous fait nous poser des questions sur la science, son intégrité, et plus globalement sur notre modèle de société.

Points intéressants de l’ouvrage :

Dès le préambule, le propos est clair. « L’augmentation des maladies telles que les cancers, les problèmes de reproduction, les maladies nerveuses, hormonales, etc. n’est pas due à la recrudescence des bactéries ou de virus mais à des criminels et des complices qui ne sont autres que les géants de l’industrie : Monsanto, Bayer, Aventis, Dupont, Syngenta, BASF, Dow Chemical, Zeneca. » Les accusés sont fichés et mis sur la place publique.
Gilles-Eric Séralini assume ses prises de position et va au-delà, il souhaite partager ses connaissances au plus grand nombre. Sorte de sentinelle pour les uns, de causeur de troubles pour d’autres ou encore d’agitateur de peurs, il prend le temps à travers ce livre de relater ses expériences (notamment en tant qu’expert de la Commission du génie biomoléculaire (CGB) de 1998 à 2007), de décrire l’ensemble de son étude, de la constitution du groupe, de l’origine des financements, du protocole, des pressions, etc.
Le professeur revient sur son choix du maïs transgénique NK603 pour son étude. Il est tolérant à la molécule herbicide la plus utilisée au monde : le glyphosate (donc au Roundup commercialisé par Monsanto) et c’est la plante la plus représentative des cultures OGM en Europe : elle est dotée du caractère génétique modifié le plus répandu au monde. Les conclusions de l’étude (sur 2 ans) sont sans appel : dérèglement hormonal, tumeurs et notamment des tumeurs mammaires chez les femelles. Il faut rappeler que l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rejeté définitivement les conclusions de cette étude. Sans rentrer dans le détail, divers éléments ne correspondaient pas au protocole et exigences de l’Agence. Néanmoins, différents points d’éclairage intéressant sont soulignés.
Afin d’obtenir les autorisations de mise sur le marché des produits, ce sont les industriels eux-mêmes qui conduisent les expériences. Ces expériences sont donc confidentielles pour cause de secret commercial. Autre point : seul le principe actif et non le produit commercialisé, c’est-à-dire le mélange dans lequel le principe actif est intégré et qui peut potentialiser son effet, est testé. Or, nous sommes tous plus ou moins persuadés que si des produits sont présents sur les rayons des magasins, cela fournit la preuve de leur innocuité. …
Les OGM et les pesticides nous concernent tous, ils sont présents dans notre alimentation, celle des animaux, dans les médicaments, dans les eaux, etc. Chaque année, 76 000 tonnes de pesticides sont épandues sur le territoire français. Et quel est le lien direct entre OGM et pesticides ? L’écrasante majorité des OGM cultivés sur la planète, soja, maïs, coton, colza est composée de plantes transformées pour tolérer un herbicide ou pour fabriquer un insecticide. Pour Gilles-Eric Séralini, l’équation est simple : OGM = pesticide associé = ventes.
Gilles-Eric Séralini souligne quelques aspects positifs (ils sont peu nombreux il faut bien l’avouer…) comme le développement des connaissances, les médicaments générés par les OGM de laboratoire (insuline par exemple). Certaines entreprises, dont des distributeurs bien conscients des opportunités de marché et de leur responsabilité comme Carrefour se sont emparés du sujet. L’enseigne a lancé des produits de la marque « sans OGM ». Cet affichage a fait suite à la crise de la vache folle et à la loi n°98-389 du 19 mai 1998 « relative à la responsabilité des produits défectueux » qui élargit la responsabilité de la nocivité d’un produit à tous les professionnels : producteurs mais aussi distributeurs.
Gilles-Eric Séralini propose plusieurs pistes d’actions afin d’améliorer notre système : revoir les formations en toxicologie notamment en prenant en charge tous les nombreux polluants présents dans notre environnement ; la transparence comme principe intangible ; la mise en place de l’expertise contradictoire avec 2 experts nommés, 1 par une instance entrepreneuriale et 1 par une instance sociale ; concevoir les produits industriels du berceau à la tombe en intégrant leur recyclage dès leur mise au point et les externalités négatives afin d’avoir le vrai prix du produit ; etc.
Notre système est loin d’être parfait, mais à travers sa volonté d’informer, Gilles-Eric Séralini réaffirme néanmoins sa « confiance en la capacité des Hommes à réagir une fois qu’ils auront lucidement estimé la situation sur laquelle on les aveugle ».
 
(1) « G.E. Séralini, E. Clair, R. Mesnage, S. Gress, N. Defarge, M. Malatesta, D. Hennequin, J. Spiroux de Vendômois. Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize. 2012. Food and Chemical Toxicology.

Auteur : Gilles-Eric Séralini
Année : 2012

Positive Effect Consulting Creative Commons – CC BY SA

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